En 2025, la majorité des PME européennes ont subi au moins une tentative d’extorsion numérique au cours des douze derniers mois, selon une étude de l’ENISA. Les plateformes sociales voient émerger des groupes anonymes spécialisés dans la manipulation d’algorithmes publicitaires, exploitant des failles encore peu documentées. Les budgets marketing intègrent désormais une ligne dédiée à la protection contre les détournements de campagnes et les actes de sabotage en ligne, sans garantie de résultat.Les frontières entre techniques de croissance légitimes et pratiques illicites se brouillent, poussant les acteurs du marché à repenser leurs stratégies et leurs défenses.
Plan de l'article
- Menaces émergentes : le paysage du hacking en 2025
- Cybersécurité des PME : pourquoi les petites entreprises sont-elles des cibles privilégiées ?
- Growth hacking et sécurité : comment concilier performance marketing et protection des données
- Tendances à suivre pour anticiper les risques et accélérer la croissance digitale
Menaces émergentes : le paysage du hacking en 2025
Les attaques numériques prennent une nouvelle dimension, portées par la montée en puissance de l’intelligence artificielle et la prolifération des objets connectés (IoT). Les groupes de hackers conjuguent expertise technologique et manipulation psychologique avec une efficacité redoutable. Près de 29 000 vulnérabilités inédites ont été repérées en 2024. Si les grands groupes restent exposés, la pression s’intensifie sur la France, désormais cinquième pays européen le plus visé. Les États-Unis et le Canada restent en tête du classement mondial.
Le phishing et les ransomwares n’ont rien perdu de leur flair. Les fraudeurs tablent sur l’ingénierie sociale et déploient des deepfakes épaulés par l’IA pour tromper leur monde et multiplier les victimes. Soutenue par une telle désinformation, la manipulation numérique envahit les débats publics, bouscule les marchés et influence les comportements, souvent à l’insu de ceux qui en subissent les conséquences. Quant aux attaques sur la supply chain et le cloud, elles progressent à mesure que les connexions se multiplient et que leur sécurité laisse à désirer.
Certains points de vigilance imposent une vigilance accrue :
- Cybersécurité : si les défenses se structurent, l’avantage reste aux initiateurs des attaques.
- Cryptographie post-quantique : déjà incontournable face à la perspective de l’avènement des ordinateurs quantiques.
- Supply chain et cloud : maillons régulièrement pris pour cibles dans la protection des données.
L’intelligence artificielle n’a que faire des frontières : elle dope les offensives, module les attaques en temps réel et accélère la découverte de failles. Pour les entreprises, l’adaptation passe aussi par cette technologie, avec des outils de veille et de riposte qui varient selon les ressources et la maturité numérique. Sur ce terrain mouvant, les hacktivistes s’organisent, redéfinissant en permanence la ligne entre activisme, criminalité et propagande.
Cybersécurité des PME : pourquoi les petites entreprises sont-elles des cibles privilégiées ?
Les PME font office de cibles idéales. Deux entreprises touchées par une cyberattaque sur trois sont issues de ce segment. Ce n’est pas la puissance des moyens, mais le quotidien qui fragilise ces structures : peu ou pas de formation, gestes à risque, failles dans les usages. L’erreur humaine reste la porte d’entrée numéro un : 73 % des incidents lui sont attribués. Parfois, il suffit d’un simple clic malheureux sur un lien malicieux, un mot de passe déjà compromis, ou l’utilisation négligente d’une adresse professionnelle en dehors des systèmes habituels pour ouvrir la voie à l’intrusion.
Certains métiers avancent sur une ligne de crête. On pense aux spécialistes de la communication, du marketing, aux dirigeants, agents de sécurité informatique, développeurs, professionnels des ressources humaines et logisticiens. Tous traitent des données sensibles et multiplient interactions et tests de nouveaux outils. L’identifiant, le mot de passe, l’adresse email de l’entreprise deviennent monnaie d’échange pour les cybercriminels. Les campagnes de phishing s’affinent, s’adaptent au contexte, ciblent les points faibles et tirent profit de la moindre inattention.
Les ransomwares prospèrent sur cette faille. Sur la seule année 2024, leur impact financier dépasse 812 millions de dollars pour les entreprises. Rapidité d’exécution, stratégies rodées, les cybercriminels misent sur le manque d’anticipation propre aux petites structures. Qu’il s’agisse de données financières, fichiers clients ou plans stratégiques, les actifs d’une PME peuvent brusquement perdre toute confidentialité.
Voici les comportements qui fragilisent particulièrement les PME :
- Utilisation de l’email professionnel sur des plateformes extérieures, faible sécurité autour des mots de passe et absence de formation réelle constituent un mélange à haut risque.
- C’est la vigilance, le partage de bonnes pratiques et l’entraînement continu qui forment la meilleure défense, bien plus que le recours exclusif à des solutions techniques poussées.
Growth hacking et sécurité : comment concilier performance marketing et protection des données
Le growth hacking domine le débat sur l’accélération de la croissance, porté par l’exploitation structurée des données. Mais sur ce terrain, le danger grandit à chaque innovation : quand l’email professionnel sert de sésame à de nouveaux outils, il devient une passerelle rêvée pour les attaques par phishing ou la dissémination de données. Les accès s’accumulent, les mots de passe se dupliquent ou deviennent prévisibles, élargissant ainsi le terrain d’action des agresseurs.
Une équipe marketing digitale utilise aujourd’hui des plateformes multiples, enchaîne les intégrations via cloud ou API, ouvrant des brèches que l’on tarde parfois à combler. Les exigences du RGPD en Europe et du CCPA outre-Atlantique imposent une rigueur accrue. La course à la conquête de nouveaux clients se heurte à la nécessité de cadenasser tout ce qui touche à la donnée. D’ailleurs, la blockchain trace sa route dans le secteur, renforçant la confiance dans les échanges mais imposant de nouveaux protocoles.
Pour garder la main sur la sécurité tout en maintenant l’innovation, plusieurs leviers sont à actionner :
- Regrouper les accès et contrôler régulièrement qui utilise quoi évite la multiplication des comptes dormants susceptibles d’être exploités.
- Inscrire la formation dans la durée : chaque membre d’une équipe de growth hacking doit intégrer une culture numérique solide, où la cybersécurité coule de source.
- Passer au crible chaque nouvel outil, même lors de phases de test : le respect des exigences RGPD ou CCPA ne doit jamais être négligé, quelles que soient les promesses de performance.
L’équilibre est précaire : l’élan vers la performance ne peut faire oublier la protection. Ce savant dosage dessine désormais la feuille de route des services marketing.
Tendances à suivre pour anticiper les risques et accélérer la croissance digitale
La réalité de la croissance digitale version 2025 se joue sur deux fronts. Côté marketing, plus personne n’imagine piloter sa stratégie sans intégrer la dimension cybersécurité dès la conception. Les récentes analyses sectorielles confirment que la frontière devient floue entre accélération de la croissance et amplification de l’exposition au risque. L’automatisation des attaques via intelligence artificielle a fait basculer la donne. Désormais, l’IA peut monter des campagnes de phishing à grande échelle ou alimenter la machine de la désinformation en temps réel.
La cryptographie post-quantique bouleverse les échanges et met à l’épreuve les protections historiques. Des spécialistes anticipent une remise à plat nécessaire des outils traditionnels, tout particulièrement avec l’arrivée progressive de l’informatique quantique au cœur des processus métiers. La blockchain gagne également en influence, offrant une traçabilité accrue et une résilience nouvelle dans les stratégies de growth hacking. Les indicateurs de performance évoluent : la solidité du socle technique pèse désormais autant que la maîtrise des volumes d’acquisition.
Pour prendre l’avantage, ces priorités prennent le dessus :
- Veille permanente sur les failles et vulnérabilités signalées, plus de 29 000 pour la seule année 2024 en Europe.
- Mise en conformité rapide avec la directive européenne NIS 2 pour renforcer la résilience de la chaîne logistique.
- Déploiement d’outils d’analyse comportementale aptes à détecter les prémices d’attaques ciblées, même discrètes.
Coopérer étroitement avec les fournisseurs cloud, revoir régulièrement les protocoles et auditer les partenaires sont des réflexes qui s’imposent désormais, surtout pour les acteurs français, particulièrement sollicités. La performance numérique ne se mesure plus seulement à l’aune de la vitesse, mais à celle de la confiance et de la gestion du risque. Lorsque chaque avancée numérique peut se transformer en enjeu de sécurité, ce sont la lucidité et l’anticipation qui distinguent ceux qui construiront la croissance… des autres.


