Calculer le TCO d’un véhicule : électricité vs carburant traditionnel

Pour les entreprises, le coût d’un véhicule ne se limite pas à son prix d’achat. Il faut prendre en compte l’ensemble des dépenses engagées pendant toute sa durée d’exploitation. C’est ce que mesure le TCO (Total Cost of Ownership), ou coût total de possession. Dans un contexte de transition énergétique et de pression fiscale croissante, comparer le TCO d’un véhicule électrique à celui d’un véhicule thermique devient un enjeu stratégique pour tout gestionnaire de flotte ou acheteur professionnel.

Les composantes clés du TCO

Le TCO comprend plusieurs postes de coût distincts, dont certains peuvent différer sensiblement entre un véhicule électrique et un véhicule à motorisation essence ou diesel. Voici les principaux :

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  • Prix d’achat ou de location longue durée (LLD/LOA)
  • Frais d’assurance
  • Consommation d’énergie (électricité ou carburant)
  • Entretien et maintenance
  • Fiscalité automobile (TVS, amortissements, bonus/malus)
  • Valeur résiduelle à la revente

Chaque entreprise doit pondérer ces postes selon ses priorités : coût direct, impact environnemental, stratégie RSE, ou encore conformité réglementaire.

Prix d’acquisition et fiscalité

Les véhicules électriques affichent encore un prix d’achat plus élevé que leurs équivalents thermiques. Toutefois, la fiscalité leur est largement favorable : absence de malus, exonération de TVS, bonus écologique (sous conditions), et avantages liés à l’amortissement comptable. À ce titre, l’amortissement des véhicules électriques représente un levier d’optimisation non négligeable pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés.

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Les véhicules thermiques, quant à eux, sont de plus en plus pénalisés : malus CO2 en hausse, TVS alourdie et déductibilité de l’amortissement limitée selon les émissions de CO2. Ces éléments ont un impact direct sur le TCO annuel.

Énergie et maintenance : avantage électrique

En coût au kilomètre, l’électricité reste significativement moins chère que l’essence ou le gazole. Le prix du kWh reste globalement stable, contrairement aux carburants fossiles. Pour les flottes parcourant plus de 20 000 km/an, l’écart devient très significatif.

Côté maintenance, un véhicule électrique est mécaniquement plus simple : pas de courroie de distribution, pas d’embrayage, pas d’échappement. Résultat : des frais d’entretien réduits de 30 à 40 % en moyenne selon les retours des gestionnaires de flotte. Cette réduction vient compenser en partie le surcoût initial à l’achat.

Fiscalité et réglementation : un cadre en mutation

La réglementation évolue rapidement en faveur de la mobilité électrique. L’État encadre désormais les flottes professionnelles via des objectifs de verdissement. Le résumé de la loi LOM précise notamment qu’à partir d’un certain seuil, un pourcentage minimal de renouvellement de flotte doit concerner des véhicules à faibles émissions.

Par ailleurs, l’accès à certaines zones urbaines (ZFE-m) est de plus en plus restreint pour les motorisations diesel. Le risque de voir des véhicules thermiques interdits à la circulation en centre-ville dans les années à venir doit être intégré dans le calcul du TCO, en anticipant une éventuelle décote accélérée.

Valeur résiduelle : un facteur à surveiller

Historiquement plus favorable aux véhicules thermiques, la valeur résiduelle (VR) des modèles électriques progresse, mais reste très dépendante du type de véhicule, de la technologie batterie et du positionnement de la marque. Les modèles bénéficiant d’une forte demande sur le marché de l’occasion (Tesla Model 3, Renault Mégane E-Tech, Kia EV6) conservent une bonne VR, souvent au-dessus de 45 % après 3 ans. À l’inverse, les véhicules électriques d’entrée de gamme ou à autonomie réduite souffrent d’une décote plus rapide.

La durée de garantie de la batterie, sa capacité de recharge rapide et la perception de la fiabilité du modèle influencent fortement la valeur de revente. Les entreprises qui achètent leurs véhicules en propre doivent donc intégrer ce risque dans leur calcul du TCO. Pour celles qui préfèrent sécuriser ce poste, la location longue durée (LLD) permet de transférer l’aléa de la revente au loueur, avec des loyers ajustés en fonction de la VR estimée à la commande.

Quand l’électrique devient plus compétitif

Le basculement en faveur du véhicule électrique dépend du kilométrage annuel, de la durée de détention et du type de financement choisi. Pour un véhicule conservé plus de 4 ans, roulant plus de 25 000 km/an, et intégré dans une stratégie fiscale optimisée, le TCO d’un électrique est souvent inférieur à celui d’un diesel équivalent.

Ajoutez à cela les bénéfices en matière d’image, de conformité RSE et d’anticipation réglementaire : le calcul ne se limite plus à la seule équation financière. Il devient un outil d’aide à la décision stratégique pour les directions achats, financières et RSE.

En somme, comparer les TCO revient à évaluer un scénario global et projeté dans le temps. Il ne s’agit pas d’opposer deux technologies, mais d’identifier la solution la plus efficiente pour chaque usage et chaque profil de roulage.